Un certain mythe tombe. On pense intuitivement, en particulier en raison de la compétition sexuelle à l'oeuvre dans le règne animal, que le genre masculin est plus compétitif que le genre féminin, quant à lui plus enclin à la coopération. Ce n'est pas si tranché. Tout dépend du contexte.
Des chercheurs américains de l'université d'Harvard renversent le stéréotype et ont mis à jour le fait que ce serait plutôt la hiérarchie qui est plus importante pour les relations. En bref, une femme donnée va être moins encline à coopérer avec une femme de rang inférieur par rapport à la même situation n'impliquant que des hommes.
La méthode de cette étude a été de regarder les publications de chercheurs des deux sexes et de voir comment les équipes se formaient entre « seniors » et « juniors ». Les professeurs masculins (séniors) étaient bien plus susceptibles d'avoir des juniors masculins dans leur équipe que les professeurs de sexe féminins d'avoir des juniors du même sexe.
La hiérarchie n'était donc pas très signifiante pour le genre masculin dans le domaine de la coopération, alors qu'elle l'était pour le genre féminin.
On a donc l'impression que les femmes sont plus amicales et coopératives dans la vie de tous les jours, mais tout dépend en réalité de la hiérarchie en cours. On peut éventuellement apporter une explication évolutionniste à ce comportement. Si l'on regarde du côté des chimpanzés, on trouve que les mâles créent des groupes afin de se soutenir les uns les autres contre les rivalités d'autres groupes. Les femelles, de leur côté, sont plus susceptibles d'interagir dans des groupes de taille plus modeste (voire une seule autre femelle). Ces dernières n'ont pas cette « pression » de former des groupes coopératifs pour se défendre contre d'autres (Le « boulot » des mâles).
Chez les enfants notamment, on constate souvent que les garçons forment des « bandes » tandis que les filles établissent des relations plus intenses, mais moins nombreuses.